Hier, 25 novembre 2024, a été lancée la Campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes.
Au-delà des discours officiels, notre engagement commun à tous est nécessaire pour faire face à cette épidémie de violence qui paralyse des personnes, des vies et des sociétés entières.
Je dédie ce poème à toutes les victimes, afin qu’aucune vie de femme ne soit plus happée par la violence.
SOLÈNE
On la pleure, Elle, aujourd’hui.
Elle, c’est Solène Matchang
Elle Solène comme Soleil.
Elle était femme, elle était fille, elle était mère.
Elle était quelque chose pour chacun de ceux qui l’ont connue.
Des tranches de vie vécues ensemble, partis en fumée, volés.
Sa vie a été volée, happée par la furie meurtrière de celui qui était censé la chérir, l’aimer.
Cette promesse, il l’avait faite, solennellement, devant tous, la main droite levée. Parjure !!!
Solène était radieuse, solaire, d’une bonne humeur communicative.
Elle s’est éteinte peu à peu, comme la bougie qui perd de sa cire.
Elle a progressivement perdu de sa vaillance et de son éclat.
La faute d’abord à lui.
Lui, comme Louis Fogang.
Il l’a progressivement colonisée, son esprit, ses pensées, ses actes.
Il s’est incrusté, dans sa peau point de vivre par elle et à travers elle.
Sa personnalité à elle était écrasée. Il ne subsistait plus que lui dans ce tango qui n’en n’était plus un.
La faute aussi à nous qui n’avons pas su voir, détecter son mal être.
La faute à nous qui n’avons pas su jaugé la profondeur du désastre.
La faute à nous qui avons minimisé l’ampleur des dégâts, au nom de l’image.
L’image du couple, qui devait demeurer parfaite malgré les lacérations.
L’image d’une mère qui ne quitte pas ses enfants.
L’image d’une fille qui tient malgré tout, qui supporte tout.
La faute à nous qui avons été complice, qui nous sommes tus.
La faute aussi à eux qui n’ont pas su répondre à ses alertes.
La faute à eux qui ont minimisé ses plaintes.
La faute à eux qui lui ont conseillé de retourner chez elle.
La faute à eux qui lui ont recommandé de se faire belle pour lui et d’être gentille.
La faute à eux qui ont refusé d’éloigner Lui, Louis, Le psychopathe.
Tous ont fait preuve d’une extrême compréhension à son égard, d’une passivité blamâble.
On la pleure aujourd’hui, elle Solène,
Elle était femme, elle était mère, elle était fille.
Elle était fille, porteuse d’un désir d’avenir pour ses parents,
Elle était leur projection dans le futur,
Elle était une projection qui s’est brisée sur le mur de la cruauté et de la fourberie,
Parti un jour, partie pour toujours, envolée.
Elle était Solène, femme, fille et mère.
Elle était mère, mère de deux charmantes filles qui perdent leur soutien inconditionnel,
Pour elles, elle était tout, elle donnait tout, de sa personne, de son temps, de ses ressources.
Quelle mère ne se donne pas pour ses enfants ???
Elle était le don par excellence.
On la pleure, elle, aujourd’hui.
Elle, c’est Solène Matchang.
Elle Solène comme Soleil.
La faute à lui, la faute à eux, la faute à nous.
Afin que plus jamais une femme ne meure par ignorance, indifférence et manque de soutien.
À elles, toutes, victimes,
À nous tous, vigilance, vigilance, pour éviter qu’une nouvelle vie ne soit emportée.